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La tête dans les pages
18 août 2007

LE PARRAIN (The Godfather)

parrain_puzoRoman de Mario Puzo (1968)
Livres de Mario Puzo déjà lus : aucun

Quatrième de couverture :
Aux yeux de ses voisins, Don Corleone est un patriarche, un respectable père de famille qui a su donner à ses enfants une éducation où les rigoureux principes de la morale sicilienne s'adaptent aux nécessités de la vie américaine. Mais sa vraie famille est plus vaste ; c'est une des «familles » de la Mafia dont il est un des chefs les plus aimés, mais aussi les plus respectés, car il est raisonnable et juste. Pour eux, il est le Parrain.

Mon avis :
Le Parrain de Mario Puzo, c'est l'histoire d'un mythe. Ou comment un Sicilien pauvre, émigré aux Etats-Unis, devient l'un des chefs de la Mafia les plus respectés de l'Amérique. Puzo batit sa légende avec malice : nous découvrons tout d'abord Don Corleone par les dires de la population, qui le connaissent de près ou de loin. Puis on rencontre la famille Corleone, et par là ce que représente Il Padrino pour eux. Car on ne saura jamais vraiment ce que pense Vito Corleone, on sera rarement dans son esprit. Tout ce qu'on apprendra passera par le filtre du regard de quelqu'un d'autre, comme s'il n'existait pas vraiment, en tout cas il garde son aura de mystère.
Puzo, à partir de ce personnage fort, va créer tout un univers autout de lui, une société parallèle qui refuse les codes et les institutions. La Mafia a ses valeurs, ses codes d'honneur, qui ne vont pas forcément de pair avec la justice ou la morale. Puzo nous décrit tout ce qui fait la Mafia, son pourquoi et son comment. Elle existe pour donner la chance de survivre à des gens condamnés à rester dans une situation précaire, pour les petits, ceux qui n'ont ni l'argent, ni le pouvoir. Elle apparaît presque comme une conséquence logique d'une société américaine qui fait l'éloge de la réussite en laissant derrière elle ceux qui n'ont pas la force de suivre. L'auteur nous raconte aussi les origines de la Mafia, ou comment elle est née en Sicile, et comment elle y existe encore. Puis nous découvrons comment celle-ci a grandi et s'est infiltré dans tous les milieux. Laissant la place et le temps à tous les personnages d'avoir une réelle consistance et une histoire, Puzo en profite pour dénoncer, en plus de la Mafia elle-même, les travers et la décadence du milieu du cinéma, le clinquant et la fausseté de Las Vegas, la dureté de la vie à New York.
Le Parrain, c'est aussi l'histoire d'une famille, les Corleone. Entre les fils qui se cherchent une place dans l'ombre de la légende, et les femmes qui, elles, n'ont pas le choix de leur destinée, Puzo écrit une vraie saga passionnante, d'autant plus tragique qu'ici, le moindre coup bas, la moindre trahison tourne tout de suite auMario_Puzo_001 règlement de compte. Il est rarement question d'amour, beaucoup plus de respect. Nous les suivrons tout un par un, dans un moment de leur vie, que ce soit Sonny, Teddy, Michael et Connie, les enfants du Don, mais aussi Lucy, la maîtresse de Sonny, Tom Hagen, le fils adoptif du Parrain, Kay, la petite amie de Michael, ou Johnny Fontane, le cousin crooner star des écrans. Tous ses personnages vont créer ensemble la figure mythique du Parrain, par leur foi en ce personnage, comme en un Dieu tout-puissant, qui a le droit de vie ou de mort sur leur personne.
Les trois premiers quarts du livre sont consacrés au règne et au déclin du Parrain, le dernier quart étant destiné au remplacement de celui-ci par son fils Michael. Dans une volonté de régler les histoires familiales pour pouvoir enfin intégrer la société en toute légalité, on sent que Michael est condamné à répéter le schéma fatal de son père, qui lui aussi ne souhaitait qu'une chose, que ses enfants vivent une vie normale.

Premières lignes :
Assis dans la salle d'audiences du 3e tribunal criminel de New York, Amerigo Bonasera attendant que la justice se prononce et le venge des deux hommes qui avaient si cruellement blessé sa fille, après avoir tenté de la déshonorer.
Le juge, personnage massif et d'aspect redoutable, releva les manches de sa robe comme s'il se proposait d'infliger un châtiment corporel aux deux jeunes gens qui se tenaient debout devant lui. Une expression de mépris majestueux et glacé était empreinte sur ses traits. Mais il y avait dans son attitude quelque chose de factice que Bonasera percevait fort bien sans se l'expliquer encore.

Ce roman a été adapté au cinéma en 1971 et 1974 par Francis Ford Coopola sous le titre Le Parrain et Le Parrain II avec dans les rôles principaux Al Pacino, Marlon Brando, James Caan, Diane Keaton et Robert Duvall, et une suite fut créée en 1990 à partir du roman par Francis Ford Coppola sous le titre Le Parrain III avec dans les rôles principaux Al Pacino, Diane Keaton et Andy Garcia.

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Commentaires
G
"Pauvre Mr. Wolff" C'est vite dit. Tu oublies que c'est un producteur véreux qui accord plus de respect à son cheval de courses plutôt qu'aux films qu'il produit. Moi je trouve que c'est bien fait pour loi. Et toc!
A
Pauvre Mr Woltz, je me rappelle encore de l'horreur de la découverte. Ils avaient des moyens de pression 'pittoresques':)
G
Je vais essayer de te retrouver le malheureux!<br /> Ah voilà! C'est le producteur d'Hollywood Woltz. Il lui met la tête de son étalon dans son lit, la seule à laquelle il tient en ce monde, pour qu'il engage Johnny Fontane, le cousin, dans un film.
A
J'ai lu le livre et j'ai vu les films et j'ai aimé.<br /> Pour les films surtout le premier ensuite cela perd un peu de son impact. J'ai tout de même trouvé le livre bcp plus fort. Je me rappelle de la scène (dans le livre) où je ne sais plus qui retrouve la tête de cheval dans son lit ! <br /> Par contre, je ne pense pas que les films me plairaient aujourd'hui !
G
Moi, les films, ça fait longtemps que je les ai vus, et dans le désordre en plus. J'avais pas bien saisi le génie de la chose. Et c'est pas faut d'avoir une amie (Elise, pour ne pas la citer) qui me tanne pour me prouver tout le grandiose du film. je n'ai plus qu'à les revoir, dans l'ordre cette fois-ci, ayant bien l'histoire en tête. Même si je me souviens que Coppola a pris beaucoup de libertés au niveau de la structure.
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