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La tête dans les pages
7 août 2010

JANE EYRE (Jane Eyre)

9782253004356Roman de Charlotte Brontë (1847)
Livres de Charlotte Brontë déjà lus : aucun

Quatrième de couverture :
Une jeune gouvernante aime le père de ses élèves et est aimée de lui. Mais elle résiste à cet amour, découvrant avec horreur l'existence de la première femme de Rochester, pauvre folle enfermée par son mari. L'histoire, qui trouve son origine dans la jeunesse tourmentée de son auteur, fait se succéder coups de théâtre et de passion, fuite éperdue dans les landes et sens du devoir jusqu'à l'héroïsme.

Mon avis :
Avant de parler de ce classique de la littérature britannique, je tiens à porter mon attention sur la quatrième de couverture, qui est l'une des plus mauvaises que je n'ai jamais lues. Souvenez-vous, j'avais déjà évoqué celle de Raison et Sentiments, qui était d'une inutilité sans nom. Eh bien là, c'est encore mieux : l'auteur de ces quelques lignes n'a même pas lu le livre, et se permet de balancer l'un des rebondissements les plus importants, qu'on a dû lui souffler à l'oreille. Je ne sais pas si Le Livre de Poche a conservé ce résumé, ayant en ma passession une vieille édition dont je ne retrouve même pas la couverture sur internet, mais c'est un crime contre le livre. Jane Eyre n'est pas gouvernante, mais institutrice, il s'agit d'un seul enfant, en l'occurence d'une fille, et dont Rochester n'est même pas le père. J'espère que la personne qui a écrit ces quelques lignes se fait régulièrement lapidée par des amateurs de classiques.
Revenons au roman : Je découvre donc l'univers des soeurs Brontë, et plus particulièrement de Charlotte, avec ce roman certes intéressant et plein de qualités, mais que je qualifierais de... bancal. Car autant certains passages emportent mon enthousiasme, autant d'autres me font soupirer d'ennui ou de circonspection. Il est clair que le personnage de Jane Eyre est très intéressant, mélange de résignation et d'opiniâtreté, d'intelligence et de naïveté. Il estbronte10 également de commune mesure de dire que le personnage de Rochester est fascinant, et je comprends la midinette qui sommeille en chacune des lectrices que je connais, et pourquoi il est si souvent cité parmi les archétypes masculins littéraires. Cependant, ce qui m'ennuie dans ce livre, ce sont les pages et les pages de bla-bla inutiles qui servent à résumer une idée, notamment quand ces logorrhées mentales sont accompagnées d'un soupçon de religion. Je veux bien croire que l'héroïne subisse des interrogations et autres tergiversations, mais pourquoi nous en faire part pendant des heures? De plus, Charlotte Brontë a le hasard un peu facile dans ses rebondissements. Car franchement, si vous vous perdiez dans les landes des Monts d'Arrée (non, je n'ai pas mal lu ; j'adapte à ma sauce!), vous auriez combien de chances, en pleine nuit, dans une région que vous ne connaissez pas, de tomber sur vos cousins inconnus? On est bien d'accord, c'est un peu too much! Sans évoquer le miracle final, à la limite du ridicule. Et je reproche également à la jeune Charlotte un manque de subtilité quant à l'esquisse de personnages secondaires, tels que Blanche Ingram ou Adèle, symboles d'un univers que l'auteure connaît apparemment mal, et qu'elle aurait dû laisser aux bons soins de Jane Austen.
Tout ceci n'empêche pas Jane Eyre d'être un roman important, pour l'aspect résolument indépendant et féministe de la protagoniste, mais aussi pour l'évocation poétique du Yorkshire.

D'autres avis : Caro[line] Grominou Lilly

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Commentaires
B
je l'ai commencé et je ne perçois pas encore toutes les critiques que tu formules dans ce billet. Sur les longueurs c'est effectivement un premier ressenti partagé
G
Effectivement, ce grand roman a énormément de qualités. Mais "classique" ne veut pas dire "intouchable"!
I
J'aime beaucoup ce roman. Je ne lui ai pas trouvé les mêmes longueurs que toi mais pour les rebondissements c'est vrai que c'est très gros (elle n'est pas la seule, Dickens que j'adore en abuse aussi mais il y a par ailleurs chez Brontë un premier degré qui rend la chose un peu étrange). Disons que pour lire Brontë et l'apprécier, il faut pratiquer la suspension volontaire de l'incrédulité à un haut niveau. Le roman a quand même de grandes qualités.
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